Avant d’y aller de mes critiques, il est important de comprendre que nul n’est mon intention « d’attaquer » les webtélés québécoises. J’adore cette nouvelle vague de webtélé qui déferle sur le Québec. Mon intention ici est plutôt de donner quelques trucs afin qu’ils puissent nous offrir du contenu plus accessible et de meilleur qualité.
Si vous êtes un entrepreneur de la webtélé ou aimeriez le devenir, ce billet s’adresse à vous.
1- Absence de fils RSS
RSS désigne une famille de formats XML utilisés pour la syndication de contenu Web.
Ce standard est habituellement utilisé pour obtenir les mises à jour d'information dont la nature change fréquemment, typiquement cela peut être des listes des tâches dans un projet, des prix, des alertes de toutes nature, des nouveaux emplois proposés, les sites d'information ou les blogs. Les Podcasts et vidéocasts sont conçus sur ce même standard en utilisant la balise 'Enclosure'. Pour les recevoir, l'utilisateur doit s'abonner aux flux, ce qui lui permet de consulter rapidement les dernières mises à jour, à l'aide d'un agrégateur, sans avoir à se rendre sur le site. - Wikipedia
En gros, le RSS permet de consulter toute les mises à jour d’un site web sans avoir à visiter ce même site.
Comme plusieurs utilisateurs, je ne jure que par mon agrégateur de fils RSS. Tout y est centralisé, ce qui me permet de lire tout le nouveau contenu sur la même page au fur et à mesure qu’il se met à jour. Avec 112 fils RSS à lire chaque jour, si un site ne m’affiche rien de nouveau, il très peu probable que je sois tenté de le visiter. Si je le fais, ce sera assurément de façon beaucoup moins régulière.
Bombe.tv, 33mag.tv, Alerte rouge et Montreal.tv le font mais les autres semblent tarder à le faire.
2- Publicité mal ciblée ou agressante
Certes, il essentiel pour tout diffuseur de contenu de rentabiliser leur projet. Dans le cas de la webtélé, le modèle de revenu basé sur la publicité est un incontournable.
Ce modèle, si toute fois mal appliqué, peut devenir rapidement une plaie pour l’utilisateur et générer une perte d’intérêt pour l’émission. La raison pour laquelle les ventes de pub télé dites conventionnelle sont en train de chuter face à la publicité sur internet, c’est que sur internet l’utilisateur ne se voit pas obligé d’être interrompu par une publicité. Il est impératif pour toute bonne webtélé de comprendre ce concept. Le meilleur exemple que je puisse donner est celui du réseau Revision3. Ce réseau très avant-gardiste inclut sa publicité directement à l’émission comme le faisait les réseaux de télé dans les années 60 et 70; c’est l’animateur même qui présente les commanditaires et les remercie de contribuer au succès de l’émission. Cette pratique rend l’expérience beaucoup plus subtile et agréable pour le spectateur.
Vous pouvez en apprendre plus sur le modèle d’affaire de Revision3 ici.
Au Québec, 33Mag.tv (désolé les gars) est un très bon exemple de mauvaise pratique de publicité. Ce réseau rassemble des dizaines d’émissions différentes mais ne diffuse que la même publicité jours après jours. Je me suis tellement tanné de revoir la même publicité à chaque épisodes de chaque émissions que j’ai pendant un moment cessé de fréquenter le site.
3- Manque d’interactivité
Pourquoi le web se démarque des autres médias? L’interactivité!
Grâce à internet, vous pouvez rejoindre directement votre spectateur mais, surtout, il peut vous répondre instantanément et très facilement. Soyez créatif et n’hésitez pas à faire participer les spectateurs. Il se créera un lien quasi affectif entre vous et votre audience.
Les gars de Black Taboo le font très bien dans leur émission « Marc Tardif » diffusé sur 33Mag.tv. Dans chaque épisode, le personnage principal termine en demandant aux spectateurs de choisir à sa place ce qui influencera le déroulement de l’épisode suivant.
4- Absence d’option « Commentaires »
Pouvant facilement entrer dans la catégorie « Interactivité », la possibilité pour votre audience de donner leur avis sur un épisode est essentiel (voir obligatoire). Cette simple option vous permettra de connaître facilement l’opinion de votre audience. Je crois qu’il est inutile de vous expliquer pourquoi cette information est primordiale pour le succès de votre émission.
Bombe.tv, 33mag.tv et quelque autres le font.
5- Absence d’outils de partage
La vague « Web 2.0 » a, depuis quelques années, amené toute une panoplie d’outils permettant aux utilisateurs de partager entre eux le contenu qu’ils jugent intéressant. C’est du même coup un puissant moyen pour les diffuseurs de créer un « buzz » autour de leur contenu sans même dépenser le moindre sous.
Un bon moyen pour l’utilisateur de partager votre émission est via un blogue. Comme je le fais souvent sur le mien, il est possible d’afficher une vidéo directement sur un site ou blogue externe. Fournir le code d’un lecteur de diffusion externe est facile et peut facilement contribuer au « buzz ». Cette pratique est courante chez la plupart des diffuseurs de vidéos.
Vous pouvez aussi permettre à vos spectateurs de partager les épisodes à travers les réseaux sociaux (Facebook, MySpace, etc) et les sites de marques-pages sociaux (Del.icio.us, Digg, Nuouz, Nouvelle du jour, etc). La majorité de ces services fournissent le code html nécessaire à l’intégration d’un bouton de soumission vers leur site.
Prenez l’exemple d’Inspector Bronco, une émission très flyé et avec plein de potentiel, qui ne semble pas vouloir du tout qu’on parle d’elle. Il est d’aucune manière possible de pouvoir la partager (sans compter l’absence de fils RSS et d’option de commentaire).
6- Absence d’un blogue
Un blogue est un excellent moyen d’en donner un peu plus à votre audience. Voyez un blogue comme le contenu supplémentaire d’un film sur DVD. Informez-les sur tout ce qui se cache derrière la caméra, annoncez des informations en exclusivité, parlez-leurs des différentes personnes derrière le projet, etc etc etc. Un blogue aide à humaniser votre entreprise aidant ainsi à créer un lien privilégié avec le spectateur.
7- Mauvais design et manque d’ergonomie
Vous avez beau avoir toutes les options gagnantes autour de votre émission, si vous le présentez mal, tous ces efforts seront inutiles. Le web a maintenant dépassé le stade du design frappant et du graphisme assommant. C’est maintenant prouvé que les utilisateurs qui vivent une mauvaise expérience de navigation sur un site sont, la plupart du temps, peu enclins à y retourner. Préconisez un design simple et ergonomique.
Montreal.tv est un très bon exemple de site peu ergonomique.
8- Faible promotion (voir absente)
Intégrez votre image aux réseaux sociaux que vos spectateurs utilisent. C’est un excellent moyen de vous promouvoir et de signaler votre présence sur le web. Créez une page de votre émission sur Facebook ou MySpace, créez un album photo sur Flickr et diffusé vos émission en parallèle sur Youtube. Vous verrez, les gens viendront naturellement vers vous.
Ces outils sont sans doute très populaires auprès de votre audience alors profitez-en et soyez PARTOUT.
Bombe.tv, 33mag.tv et Le Cas Roberge le font de manière très efficace.
9- Absence d’horaire et de constance
Déterminez une journée fixe de la semaine ou du mois pour la sortie de vos nouveaux épisodes et annoncez cette journée sur votre site. Que vous diffusiez hebdomadairement ou mensuellement, soyez constant et fidèle envers vos spectateurs.
Par exemple, j’ai développé il y a quelques semaines, beaucoup d’intérêt pour la sympathique émission de « Bob le chef » sur les ondes de 33mag.tv. Malheureusement, Bob semble ne plus faire d’émission depuis plusieurs jours maintenant, lui qui m’avait pourtant habitué à au moins une capsule par semaine.
Voir la grille horaire de Revision3
10- Absence de participation dans la communauté
En entrant dans le monde de la webtélé québécoise, vous entrez en même temps dans le petit monde des entrepreneurs web. Cette merveilleuse communauté, dont je fais fièrement partie, en est une très ouverte et chaleureuse envers les nouveaux acteurs dans le domaine. Vous pouvez facilement vous y créer une bonne réputation et une crédibilité en faisant connaitre l’humain derrière votre projet.
N’hésitez pas à utiliser Twitter ou Facebook. Participez aux causeries, aux conférences et commentez sur les blogues.
Plus vous avez de contacts dans ce domaine plus vous aurez d’opportunités.
Conclusion
La webtélé au Québec est en phase, que j’appellerais, embryonnaire. Très vite viendra le temps ou cette tendance explosera et amènera sont lot de compétition. À ce moment, ce seront ces trucs simples qui distingueront les webtélés à succès des autres.
Si vous aimeriez en connaitre plus sur ces technologies et pratiques de la webtélé. J’offre présentement mes services de consultation à tous les entrepreneurs du Québec désirant se lancer dans le démarrage d’une webtélé ou simplement améliorer un projet déjà en marche.
Vous n’avez qu’a me joindre via courriel a : dube.jeanfrancois (at) gmail.com